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Les Français remporte une mĂ©daille d’Argent dans le par Ă©quipes aux Jeux EuropĂ©ens 2015 de Baku (AzerbaĂŻdjan).

Les Bleus s’offrent l’argent

L’équipe de France masculine est entrée dans l’histoire, lundi 15 juin 2015 à Bakou, en Azerbaïdjan. Simon Gauzy, Emmanuel Lebesson et Adrien Mattenet ont décroché la première médaille du tennis de table français dans cette nouvelle compétition continentale. Une médaille en argent. Ils ont aussi atteint, pour la première fois depuis 1998, une finale européenne.

Les Bleus entrent dans l’histoire

Face au Portugal, champion d’Europe en titre, les Bleus n’étaient pas favoris. Ils ont abordé la rencontre avec l’ambition affichée de faire mentir les pronostics. Mais les Portugais de Marcos Freitas, le n°10 mondial, se sont montrés supérieurs. Adrien Mattenet face à Tiago Apolonia (0-3), puis Simon Gauzy contre Marcos Freitas (2-3), ont laissé échapper les deux premiers simples. Dans le double, Simon Gauzy et Emmanuel Lebesson ont entretenu l’espoir, en s’imposant 3 sets à 2, après avoir compté cinq balles de match dans la 3ème manche. Mais la fougue et l’audace Joao Geraldo, le jeune Portugais, vainqueur 3-0 d’Adrien Mattenet dans la 4ème rencontre, ont étouffé les illusions françaises.

Leur parcours à Bakou mérite les éloges, mais les trois Français n’ont pas caché leur déception à l’issue de leur finale perdue. Adrien Mattenet n’a pas lâché un mot après sa descente du podium. Simon Gauzy a présenté lui aussi un visage sans joie. « Une défaite a la même saveur, même face à des joueurs plus forts que nous, a-t-il expliqué. Je suis très déçu. Qui ne le serait pas ? Certes, on a battu l’Allemagne en demi-finale, mais n’oublions pas que les Allemands étaient seulement deux. »

Emmanuel Lebesson, le plus performant des trois Français dans ce tournoi par équipes, vainqueur la veille de Vladimir Samsonov et de Dimitrij Ovtcharov, s’est montré plus nuancé. « Ramener une médaille d’argent au tennis de table français reste un honneur, dit-il. Les Portugais ont été plus forts que nous, mais il est légitime d’être déçus. Peut-être le serons-nous beaucoup moins demain, quand  nous aurons un peu plus de recul pour apprécier cette performance. »

Emmanuel Lebesson n’oubliera pas de sitôt Bakou et les Jeux Européens. Ses deux partenaires non plus. Ils ont ramené au tennis de table français une médaille d’argent d’un très bel éclat.

Replay de la Finale France – Portugal (Youtube – en anglais)

J-C Decret : Une belle satisfaction

Le directeur de l’équipe de France, Jean-Claude Decret, apprécie à sa juste valeur le parcours de l’équipe de France masculine et sa médaille d’argent. Mais il avoue une pointe de regret. Interview.

Que vous inspire la médaille d’argent de l’équipe de France masculine à ces premiers Jeux Européens ?

Jean-Claude Decret : Elle constitue une belle satisfaction. Nous n’avions plus atteint une finale continentale depuis 1998. Cette performance est porteuse d’espoir, surtout de la part d’une équipe où la moyenne d’âge reste peu élevée. Emmanuel Lebesson a su hisser son niveau de jeu. Et le double Gauzy/Lebesson n’a pas perdu un match de la compétition. Mais nous souffrons encore de certaines lacunes, notamment dans la constance. Il faut régler ce problème. La finale contre le Portugal me laisse un peu frustré. Nous pouvions sans doute aller jusqu’au 5ème match.

Les filles ont connu moins de réussite, en s’arrêtant en quart-de-finale…

Elles avaient un bon tirage, avec un premier tour contre l’Azerbaïdjan. Ensuite, rencontrer la République Tchèque était plus compliqué. Les joueuses tchèques sont d’un niveau assez comparable au nôtre. Mais la formule de la compétition ne nous avantage pas, car notre double est composé de deux défenseuses, il se montre donc parfois peu performant. Avec une telle formule, il est important de posséder un double plus fort. Nos trois joueuses sont d’un niveau homogène, mais il manque un leader.

Comment se présente le tournoi individuel ?

Le tirage au sort n’a pas été facile, surtout chez les garçons. En cas de victoire au 2ème tour, Adrien Mattenet et Simon Gauzy devraient rencontrer dès le tour suivant respectivement Vladimir Samsonov et Dimitrij Ovtcharov. Mais s’ils arrivent à performer comme l’a fait Emmanuel Lebesson, le tableau pourrait alors nettement s’ouvrir. J’espère que la compétition par équipes leur aura donné confiance. La première à entrer en compétition, mardi 16 juin, sera Carole Grundisch. Elle est opposée, au 1er tour, à la Luxembourgeoise De Nutte, une joueuse d’un bon niveau.

Replay de la 1/2 finale France – Allemagne (Anglais) :

La France est en finale !

L’équipe de France masculine est en finale des Jeux Européens. Un exploit, un vrai. Elle le doit pour beaucoup à Emmanuel Lebesson. Le « troisième homme », engagé à Bakou seulement dans la compétition par équipes, a réalisé dimanche 14 juin une performance historique. Pour lui-même, bien sûr, mais aussi à l’échelle du tennis de table français. Il a battu coup sur coup, en l’espace d’une poignée d’heures, deux joueurs classés dans le top 10 mondial, deux figures de la discipline. Le Biélorusse Vladimir Samsonov (n°9), d’abord, en quart-de finale. Puis l’Allemand Dimitrij Ovtcharov (n°6), plus tard dans la journée, en demi-finale. Epoustouflant.

Le jour de gloire de Lebesson

Sa victoire sur Vladimir Samsonov, Emmanuel Lebesson avait eu l’humilité de la mettre, en partie, sur le compte d’un « jour moyen » de l’immense Biélorusse. Son succès en 4 sets sur Dimitrij Ovtcharov, le médaillé de bronze olympique, ne doit rien à un quelconque passage à vide de l’Allemand. Le Français l’a construit avec des manières de maître de la table. « J’ai eu pas mal de réussite, ce qui m’a permis de me détacher rapidement, dit-il. Puis j’ai su conserver toujours un peu d’avance, en lui donnant un minimum de points. Je n’ai jamais vraiment sur-joué. Et j’ai réussi à ne pas trop gamberger, dans le 3ème set, lorsqu’il est remonté de 0-4 à 7-4. »

Soyons honnêtes, le sort a été favorable à l’équipe de France. Solides vainqueurs de la Biélorussie en quart-de-finale, les Bleus avaient en effet un seul point à marquer face à l’Allemagne, en demie, pour accéder à la dernière marche. Le forfait de Timo Boll, malade depuis le matin, associé à un règlement n’autorisant aucun remplaçant, ont contraint les Allemands à débuter leur rencontre avec un handicap de deux matches. Une situation qu’ils avaient déjà connue plus tôt dans la journée face à la Suède, mais que Dimitrij Ovtcharov et Patrick Baum avaient su renverser.

Ce point décisif, Adrien Mattenet n’a pas pu le décrocher, face à Dimitrij Ovtcharov. Il a cédé sèchement, en 4 sets. Simon Gauzy a été plus proche d’y parvenir, mais lui aussi a chuté, en 5 manches, contre Patrick Baum. Toute la pression était alors sur les épaules d’Emmanuel Lebesson. Face à Ovtcharov, le Français n’a pas craqué. Il a rapidement pris le large, pour mener 2 sets à 0 (11/5, 11/9). L’Allemand est revenu dans le 3ème set (11/8). Puis Emmanuel Lebesson a repris le dessus (11/8), pour l’emporter en 4 manches (11/9).

« Ovtcharov, je l’avais déjà battu, mais beaucoup plus jeune, lorsque j’étais encore junior ou nouveau senior, raconte-t-il. Et je n’avais évidemment encore jamais dominé deux joueurs du top 10 dans la même journée. C’est assez incroyable. Mais je suis surtout heureux pour l’équipe. Nous sommes une bande de potes. Nous courrons depuis longtemps derrière une médaille. Désormais, nous l’avons. »

En finale, lundi 15 juin, les Bleus devront croiser le fer avec le Portugal, champion d’Europe en titre. Sur le papier, leurs adversaires seront favoris. Mais tout semble désormais possible.

Les filles chutent devant la République Tchèque

Pour l’équipe de France féminine, la route a pris fin en quart-de-finale. Victorieuses de l’Azerbaïdjan la veille, les Bleues ont chuté face à la République Tchèque. Xian Yifang a laissé échapper le premier point, en s’inclinant en 5 sets contre Renata Strbikova. Li Xue a remis les deux équipes à égalité par sa victoire (3-1) contre Iveta Vacenovska. Mais la défaite du double Grundisch/Li, puis celle de Carole Grundisch dans le troisième simple, face à Iveta Vacenovska, ont fait pencher la partie du mauvais côté. Dommage.

Li Xue n’en fait pas mystère, cette élimination reste une déception. « On a tout essayé, il y avait beaucoup d’envie, explique-t-elle. Nous avons toutes les trois vraiment tout fait pour aller chercher les points. Je suis déçue, bien sûr, nous le sommes toutes. Mais nous avons plutôt bien joué. »

La numéro 1 française se tourne maintenant vers le tournoi individuel, à partir de mardi. Une compétition qu’elle abordera avec confiance. « Aujourd’hui, j’ai bien organisé mon jeu en service/revers, en variant bien défense et attaque, explique-t-elle. J’étais bien concentrée. Je me sens prête à affronte n’importe quel type d’adversaire. »

Le tirage au sort, effectué ce dimanche, lui a réservé au 2ème tour la gagnante du match entre la Lituanienne Ruta Paskauskiene et la Britannique Kelly Sibley. Appelée à jouer dès le 1er tour, Carole Grundisch affrontera la Luxembourgeoise Sarah de Nutte.

2 sur 2

Joli début. Presque parfait. Pour leur entrée aux Jeux européens de Bakou, les premiers de l’histoire, les Français ont connu une double réussite, ce samedi 13 juin, dans la compétition par équipes. Une victoire dans la matinée, pour les filles, face à la modeste formation de l’Azerbaïdjan. Puis une autre, moins aisée, dans l’après-midi pour les garçons, face à la Grèce. Les unes comme les autres poursuivront leur route, dimanche, en quarts-de-finale.

Les messieurs domptent leurs démons

Les meilleurs moments de la rencontre France – Grèce : 

En se frottant à la Grèce, une équipe de vieux briscards, les Français n’avaient pas la partie facile. Simon Gauzy, surtout. Le numéro 1 français a ouvert la rencontre face à Panagiotis Gionis, le n°20 mondial. Son entame a été très délicate, au point de laisser échapper les deux premiers sets sur le même score, 11/2. Mais le Français a su magnifiquement réagir, à l’orgueil, pour revenir à 2 sets partout. Dans la manche décisive, il a compté deux balles de match, à 10/8, avant de laisser filer la partie. Dommage.

La rencontre semblait mal engagée, mais Adrien Mattenet a remis les choses en bon ordre. Concentré et agressif, le champion de France 2015 a d’abord écarté Kalinikos Kreanga (11/1, 11/7, 8/11, 11/6), puis donné le point de la victoire en dominant Konstantinos Papageorgiou en 5 sets accrochés (11/7, 5/11, 14/12, 9/11, 11/4). Dans l’intervalle, Simon Gauzy et Emmanuel Lebesson avaient donné l’avantage à la France en remportant le double, en 4 manches (11/4, 7/11, 11/8, 11/7), contre la paire Kreanga/Papageorgiou.

Les dames sans trembler

Appelées à jouer dès le début de la matinée au Bakou Sports Hall, les filles n’ont guère pris le temps de découvrir les lieux. Le tirage au sort leur avait été favorable, en leur offrant en guise d’entrée l’adversaire le plus faible de la compétition, l’Azerbaïdjan. « Le meilleur scénario possible », reconnaît Carole Grundisch. Li Xue a débuté le travail sans fausse note, s’imposant 3-0 face à Rufat Guliyeva (11/2, 11/3, 11/8), en 15 petites minutes de jeu. Carole Grundisch en a eu besoin de seulement 12 pour écarter de sa route Maryam Imanova sur le même score (11/5, 11/5, 11/3). Le double, formé de Li Xue et Xian Yifang, a bouclé l’affaire sans laisser filer un seul set (11/3, 11/5, 11/5). Une copie sans la moindre tâche. Solide

La suite s’annonce plus coriace, dimanche, en quart-de-finale. Les Françaises y seront opposées à la République Tchèque, sortie victorieuse ce samedi matin de son duel avec l’Autriche. Mais l’obstacle n’est pas insurmontable. Carole Grundisch l’explique : « Nous avons un coup à jouer dans cette compétition. Le tirage était inespéré. A nous d’en profiter. »

8èmes de finale
France – AzerbaĂŻdjan : 3-0
Li Xue – Rufeta Guliyeva : 3/0
Carole Grundisch – Maryam Imanova : 3/0
X. Li/Y. Xian – R. Guliyeva/S. Shirinova : 3/0

La sélection française

En suivant la circulaire de sélection émise au mois de mars 2015 par la Direction Technique Nationale, la délégation tricolore est composée des deux meilleurs joueurs et joueuses au classement mondial d’avril 2015 ainsi que deux choix de la DTN pour la compétition par équipes :

Messieurs

Simon Gauzy – n°35 mondial
Adrien Mattenet – n°40 mondial
Emmanuel Lebesson – n°84 (uniquement par équipe)

Dames

Li Xue – n°50 mondiale
Carole Grundisch – n°74 mondiale
Xian Yi Fang – n°93 (uniquement par équipe)

Interview de Carole Grundisch

A 28 ans, Carole Grundisch n’en est pas à sa première grande compétition internationale. La joueuse de Metz a déjà connu l’ambiance des Jeux méditerranéens et des Universiades, deux événements omnisports. Mais elle ne s’en cache pas : « Ces Jeux européens à Bakou, c’est encore autre chose. Une dimension différente de ce que j’ai pu vivre jusque-là dans ma carrière. Une autre ampleur. »
La cérémonie d’ouverture, vendredi 12 juin, a donné le ton. Un stade plein comme un œuf, plus de deux heures de spectacle, un défilé des délégations et la présence, en invitée surprise, de la chanteuse Lady Gaga. Les pongistes français l’ont suivie à distance, depuis l’immense village des athlètes. « Avec un premier match à 9 h 30 le lendemain matin, il n’était pas possible pour eux d’y participer », explique Pascal Berrest, le DTN.
A Bakou, l’équipe de France découvre un événement aux dimensions olympiques. Le tennis de table y figure en bonne place parmi les disciplines les plus en vue, l’une des rares où se joue une qualification aux Jeux de Rio. Les vainqueurs des tournois de simple, homme et femme, gagneront leur billet nominatif pour les JO de 2016. « Il est peu probable que je sois celle-là, même si tout est possible dans une telle compétition, reconnaît Carole Grundisch. Mais, dans tous les cas, ces Jeux européens constituent une excellente préparation pour les prochains tournois de qualification. Ici, nous sommes déjà un peu dans l’ambiance des Jeux. »
Le maillot bleu frappé du coq y est pour beaucoup. « Je ressens toujours un frisson à l’enfiler », avoue-t-elle. Mais la tenue ne fait pas tout. Protocole et décorum participent, plus encore, à donner à l’événement un parfum particulier. Depuis leur arrivée en Azerbaïdjan, les pongistes français ont dû composer avec les contraintes d’un planning sans souplesse. Deux heures d’entraînement le premier jour, dans la salle de compétition. Depuis, une heure quotidienne, pas plus. « On ne peut pas installer son rituel, comme sur un Pro Tour ou un championnat d’Europe, explique Carole Grundisch. L’attente est longue, en comparaison surtout du temps de jeu. Et il faut se fermer à l’environnement, ne pas se laisser distraire. » L’expérience n’est pas simple, mais elle sera très profitable.

L’équipe de France s’avance en outsider

Devancée par l’Allemagne et le Portugal dans la hiérarchie continentale, l’équipe de France fait partie, à l’instar de la Russie, de la Suède, de la Croatie entre autres, des nations en mesure de postuler pour une place sur les podiums. Chez les messieurs, Simon Gauzy et Adrien Mattenet ont prouvé par le passé leur capacité à réaliser des gros coups. Ils auront à cœur de le faire sous la tunique tricolore.
Convaincant lors des championnats du Monde 2015, le double Simon Gauzy et Emmanuel Lebesson sera un atout important lors de la compétition par équipes.

Chez les dames, vice-championne d’Europe en 2012, Li Xue est probablement la meilleure chance française en simple, même si Carole Grundisch est en droit d’espérer un bon résultat au vu de sa belle progression réussie au classement mondial. Aux portes du Top 50, la joueuse du Kremlin-Bicêtre devrait être le complément idéal à Li Xue dans la quête de podium.

La qualification olympique dans le viseur

Pour leur toute première édition, les Jeux Européens revêtent un double enjeu : remporter l’une des épreuves les plus relevées sur le Vieux-Continent, et se qualifier pour les Jeux Olympiques de Rio 2016. En effet, comme pour le triathlon et le tir à l’arc, les Jeux Européens délivreront un sésame pour Rio pour les médaillés d’or des épreuves individuelles.

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